Comment la kinésiologie a sauvé ma journée
Par Véronique Neuve Eglise
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Comment la kinésiologie a sauvé ma journée
« Encore un matin, un matin pour rien » chanterait Jean-Jacques Goldman. Comme une impression d’être branché à l’envers ce jour-là. Nous les connaissons tous, ces matins où se remettre dans la dynamique de la journée relève de la médaille olympique. Courte nuit, sommeil de piètre qualité, découragement face au programme du jour, etc… Nos raisons de décrocher de notre élan sont multiples et légitimes. En kinésiologie – en Brain Gym / Edu-K® plus particulièrement – nous utilisons le terme « débrancher ».
Et si nous pouvions à tout moment nous « rebrancher à l’endroit » ?
Promis, pas de longue méditation, pas de réveil ultra-matinal (même si je recommande la lecture du livre Miracle Morning de Hal Elrod pour glaner quelques idées salutaires), même pas besoin de sortir les baskets ! Simplement : quelques mouvements faciles, réalisables en 5 minutes.
Pourquoi nous débranchons ?
Sous la pression du stress, le fonctionnement de notre cerveau est modifié. Nous le retrouvons bien dans notre ressenti : notre enfant qui perd ses moyens devant sa copie alors qu’il connaissait sa leçon par cœur ; notre besoin de nous référer sans cesse à nos notes devant le Comité Directeur alors que nous avons répété cette présentation tellement de fois ; même les sportifs de haut niveau au mental surentraîné connaissent la contre-performance.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la puissance de notre cerveau ne tient pas seulement à son nombre de neurones. La densité des connexions entre ces neurones est essentielle.
Or, sous stress, les connexions entre les différentes parties de notre cerveau peuvent être altérées.
Notamment celles entre ses différents étages : tronc cérébral, cerveau limbique et néocortex. Nous avons besoin d’un mix des trois pour nous adapter au mieux et être à l’optimal de notre potentiel.
Nous reviendrons sur le rôle de ces différents étages dans de prochains articles. Les difficultés qu’engendrent l’altération de leurs connexions est capitale dans les troubles « Dys ».
Comment puis-je reconnecter ?
Ancien dyslexique, avec de grandes difficultés de lecture et d’apprentissage, le Dr Paul Dennison s’attache encore aujourd’hui avec sa femme Gail à l’étude du lien entre posture, émotions, mouvements et performance cognitive. Nous lui devons la méthode Brain Gym / Edu-K®.
Parmi la multitude d’activités qui permet de renouer et entretenir ces connexions cérébrales, je vous propose d’en retenir 5. Chacune ne prend que quelques secondes, et se fait debout. Libre à vous cependant d’y consacrer plus de temps : aucun risque d’overdose !
Commencez par vous connecter à vos pensées, vos émotions, et par prendre conscience de votre posture. Idéalement, notez l’intensité de chacune de ces informations. Par exemple : ce matin, je me dis que je n’ai pas assez d’énergie pour assumer ma journée. Je me sens dans le doute, à 6 sur une échelle de 10. Je ressens des tensions dans mon cou, je dirais à 3/10.
Buvez un peu d’eau, même si vous ne ressentez pas de soif. Quelques gorgées suffisent, en portant pleinement votre attention sur le parcours de l’eau dans votre corps.
Reconnecter le haut et le bas – Positionnez votre main droite de part et d’autre de votre sternum, juste sous la clavicule. Le pouce d’un côté du sternum. Majeur et index de l’autre côté. Chacun de ces 3 doigts vient masser en profondeur cette petite cavité qui fait l’angle entre le sternum et la clavicule. Pendant ce temps, votre main gauche reste posée sur votre vente, la paume centrée sur votre nombril. Elle ne bouge pas. Réalisez ce geste au moins 30 secondes, puis intervertissez vos mains.
Reconnecter la gauche et la droite – Passons aux mouvements dits croisés : il s’agit de bouger 2 membres opposés, et ceux-là seulement. Vous pouvez toucher votre genou en baissant votre main droite et en levant votre jambe gauche par exemple. Ou toucher votre talon droit avec votre main gauche, par devant, ou par derrière, etc… Soyez créatif.ve en vous amusant. Prenez le temps de réaliser à chaque mouvement que vous dessinez les branches d’un grand X, alternativement.
Reconnecter l’avant et l’arrière – Repositionnez-vous, jambes écartées de la largeur des hanches. Passez une cheville devant l’autre, puis croisez vos poignets devant votre bassin. Accolez vos paumes, et entrelacez vos doigts. Puis ramenez vos deux mains ainsi nouées vers vous, jusqu’à les positionner vous votre menton. Inspirez par le nez en collant votre langue au palais ; puis expirez par la bouche en reposant votre langue. Profitez ainsi du recentrage et de l’apaisement que procure cette position. Prenez le temps qu’il vous faut.
Enfin, décroisez vos pieds, et revenez pieds à la verticale des hanches. Symbolisez avec vos mains chacun de vos hémisphères cérébraux : votre main gauche représente votre hémisphère gauche. Votre main droite, le droit. Rapprochez vos deux mains devant vous, comme si vous indiquiez le chemin à votre cerveau. Faites-le en conscience, jusqu’à ce que vos doigts se touchent.
Prenez une profonde inspiration, et expirez en douceur. Faites un rapide tour de vos pensées, émotions et sensations : ont-elles évolué par rapport à tout à l’heure ? Leur intensité a-t-elle changé ? Par quoi ont-elles été remplacées ? Par exemple : maintenant je me sens énergisée, j’ai envie de me lancer dans ma journée. J’ai moins de doutes (2/10), mais je ressens l’envie d’expérimenter, et je verrai bien ! Je sens que la tension dans mon cou s’est apaisée. D’ailleurs, mes épaules sont légèrement descendues.
Expérimentez dès que l’occasion se présente : chaque matin au réveil, ou dès que vous ressentez que le stress prend le dessus par exemple. Voyez par vous-même, et partagez vos impressions avec la communauté en commentaire de l’article : découvrons ensemble comment ces quelques simples mouvements peuvent changer votre journée !
Illustrations :
Agnès Schüpbach
Références :
- Apprendre par le mouvement – Paul Dennison, Sully Eds, 2014
- Génial, j’y arrive enfin ! – Mireille Dürig-Jaquier, Slatkine, 2016